Cette page s'est ouverte dans un nouvel onglet. Fermer l'onglet pour revenir à votre site


 

Marie-Thérèse Kervel-Poupon, une héroïne à l’Ehpad de Clohars-Fouesnant

La Quimpéroise Marie-Thérèse Kervel-Poupon, 98 ans, a été décorée de Légion d’honneur pour ses actes de bravoure et de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Une juste récompense pour cette « combattante de la Liberté ».

Mme kervel poupon

Marie-Thérèse Kervel-Poupon a reçu la Légion d'honneur pour ses actes de bravoure et de résistance

pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jeudi, à l’Ehpad Kerélys de Clohars-Fouesnant, Marie-Thérèse Kervel-Poupon, née le 9 décembre 1922, à Quimper, a reçu la Légion d'honneur pour ses actes de bravoure et de résistance au cours de la Seconde Guerre mondiale. Entourée de sa fille, Jacqueline Brousse-Poupon, et du général Éric Polaillon, président de la Société des membres de la Légion d'honneur (SMLH) de Fouesnant, la nonagénaire a été décorée par Anne Friant-Mendrès, présidente de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance (ANACR-29) et de l’association des Amis du pôle Jean-Moulin-Musée de la résistance nationale (MRN).

La présence de Jean Perru, ancien compagnon du bataillon La Tour d’Auvergne, a mis des étoiles dans les yeux de la décorée. « Tu vois clair ? », lui lance-t-elle avec malice lorsqu’il lui rend hommage, texte à l’appui. Certains peuvent s’interroger sur cette décoration tardive. « Les femmes sont passées après », regrette Anne Friant-Mendrès.

Kervel 2

Entourée de sa famille et des officiels, Marie-Thérèse Kervel-Poupon a été élevée au grade de Chevalier de la Légion d'honneur.

Kervel 3

Croix de guerre avec étoile de bronze

 « Nous sommes heureux de rendre hommage à cette génération à laquelle nous  devons tant », a souligné Anne Friant-Mendrès. Cette dernière a rappelé la citation (texte officiel pour l’attribution d’une médaille militaire), réalisée le 26 juillet 1945, à Rennes, par le commandant de la XIe région le général Allard, lorsque Marie-Thérèse Kervel-Poupon avait reçu la Croix de guerre avec étoile de bronze.

« Agente de liaison du bataillon La Tour d’Auvergne, a fait le transport d’armes et de documents avec beaucoup de cran et d’énergie. À suivi sa compagnie pendant les opérations de libération de la presqu’île de Crozon, où elle n’a pas hésité à faire le coup de feu. Bel exemple de la jeune fille française », est-il écrit dans la citation. La nonagénaire est également titulaire de la médaille militaire, et du diplôme d’honneur des combattants de l’armée française (1939-1945).

Marie-Thérèse Kervel-Poupon est entrée en Résistance dès sa majorité, en décembre 1943. Elle est devenue agent de liaison et combattante de la compagnie Jean Simon, à Quimper. (Jacqueline Brousse-Poupon)Marie-Thérèse Kervel-Poupon est entrée en résistance dès sa majorité, en décembre 1943. Elle est devenue agente de liaison et combattante de la compagnie Jean Simon, à Quimper. L’année 1944 sera pour elle celle de tous les dangers, mais aussi de toutes les audaces.

Kervel 4

La jeune fille passait des armes et des messages pour la Résistance. (Jacqueline Brousse-Poupon)

Un vélo pour seule arme

Sur son vélo, la résistante sillonne le Finistère en portant des messages, des fonds précieux pour les clandestins, des armes pour les maquis, de Concarneau à Scaër en passant par Douarnenez. Toujours avec une capsule de cyanure dans la poche, au cas où. « Au début de l’année 1944, une jolie jeune fille brune aux yeux bleus rejoint l’Armée de l’ombre, entre au mouvement des Francs-tireurs et partisans, c’est vous, Madame. Vous êtes, comme Joséphine Baker, une combattante de la Liberté », lui a dit Anne Friant-Mendrès avec émotion.

Marie-Thérèse Kervel-Poupon estime avoir seulement fait son devoir. « Je ne pensais pas comme ces gens-là. Mais c’est vrai, je pleurais souvent en rentrant à la maison ». Les souvenirs lui reviennent en mémoire, comme ce 12 avril 1944. Elle part à Concarneau prendre des armes et revient de nuit à Quimper, « sans lumière sur le vélo ». Interpellée par deux feldgendarmes (police militaire allemande), elle n’écoute que son courage et fuit dans la nuit sans les attendre. Ou encore ce 5 aout 1944, lorsqu’elle part à Saint-Thois porter un message et que, de retour au Moulin-Vert, elle doit se cacher dans un champ devant la présence ennemie.